L’état des lieux de la mise en œuvre du prélèvement à la source établi par le gouvernement montre que de nombreux contribuables se sont adressés aux services des Finances publiques pour comprendre le dispositif et/ou modifier leur taux. Si le gouvernement a une fâcheuse tendance à se féliciter du bon lancement du prélèvement à la source, il est cependant utile de revenir sur la façon dont ce changement a été appréhendé par les contribuables.
Mélangeant tout, dépenses de l’État, dépenses des collectivités locales et dépenses sociales, le discours néo-libéral et gouvernemental martèle que l’État coûte trop cher en France. Disons-le d’emblée : statistiquement, rien n’est plus faux !
Le terme service public désigne tout à la fois une mission, c’est-à-dire une activité d’intérêt général, et un mode d’organisation consistant à prendre en charge directement ou indirectement ces activités d’intérêt général par des personnes publiques (État, collectivités territoriales, établissements publics) voire privées, mais sous le contrôle d’une personne publique. Le présent article reviendra sur ces principes et sur sa profonde remise en cause par les projets gouvernementaux.
L’institut BVA a réalisé début février 2019 un sondage portant sur les principales thématiques du « grand débat » organisé par le gouvernement. Une rapide lecture le montre : les questions du sondage sont objectivement orientées. Elles s’inscrivent toutes dans un cadre et des projets donnés : la réduction des dépenses publiques et, par conséquent, les formes « low cost » de service public. Malgré la critique que l’on peut en faire, et sur laquelle nous reviendrons, ses résultats restent plutôt instructifs.