Le SIE est l’un des services de la DGFiP le plus chahuté, voire sacrifié, par les pouvoirs publics. La liste des chantiers, des urgences et des restructurations qu’il subit n’en finit pas de s’allonger.
Les SIE dans l’impasse ? |
Les SIE, les agent.es et le service public méritent mieux ! |
La réduction du nombre de SIE est engagée depuis plusieurs années. Avec, à la clef, des évolutions complexes : prise en charge par un SIE de missions pour le compte d’un ou plusieurs autres SIE, fusions de SIE avec antenne du SIE absorbé prenant en charge des missions du SIE absorbant, mise en œuvre du télétravail...
Gestion intégrale d’une comptabilité par un SIE avec gestion d’un IFU dans un antenne dudit SIE, création de deux codes Sages pour traiter le reste à recouvrer, transfert de chèques entre l’antenne et le SIE de rattachement, gestion fragile du timing des arrêtés comptables, etc. La multiplication des applications et la dématérialisation à outrance (et ses aléas techniques) conduit à une scission dans la gestion des entreprises entre plusieurs structures internes (IFU, cellules RAR ou CFE, Avisirs...), disperse le savoir et à met à mal le suivi global des entreprises. Le bilan de ces évolutions est éloquent…
On a vu se concentrer dans ces services le pire de l'industrialisation qui affaiblit le sens au travail : travail de masse à coup de listings, faiblesse des contrôles, applicatifs inadaptés et souvent pas accessibles. La sollicitation des services est dense à retraiter les anomalies, les sollicitations télétransmises, etc. Et la DG veut imposer un accès uniquement virtuel aux services en généralisant l'accueil des redevables exclusivement par RDV.
Malgré les beaux discours officiels quant à la réussite du PAS, les SIE, (sur)chargés de recouvrer l’IR prélevé sur les salariés, mal (ou non) reversé par les entreprises, se retrouvent avec une charge de travail certaine et doivent faire face aux difficultés et erreurs des entreprises et des collectivités dans leur gestion du PAS (Impayés, compensation sur des sommes parfois dérisoires – trop de petits salaires -, appels des entreprises aux SIE et non aux URSSAF, etc.). Cette charge de travail nouvelle, combinée aux suppressions d’emplois plombe les SIE.
Tout cela, c’était avant le « drame » de la « géographie revisitée »… Celle-ci poursuit et aggrave le travail de sape mené à l’encontre des services déconcentrés, dont les SIE. Si rien ne vient contrecarrer le plan des pouvoirs publics, il y aura rapidement beaucoup moins de SIE et beaucoup moins d’agent.es y exerçant leurs missions. Or, tout justifie une consolidation et un renforcement des SIE… |
« Ce qu’on nous fait faire, c’est plus du boulot ! » Rarement on aura entendu autant de fois les agent.es dénoncer ainsi leurs conditions de travail. Ne tergiversons pas : la situation des SIE est inacceptable, cela fait trop longtemps que les agent.es des SIE sont ignorés.
Il y a d’ailleurs une sacrée contradiction pour le gouvernement à affirmer que sa priorité va au soutien aux entreprises alors qu’il sacrifie le réseau des SIE, dont le rôle est d’être au contact direct avec les PME.
Pire, le gouvernement n’hésite pas à vanter le partenariat fiscal qu’il met en œuvre au profit des entreprises de taille intermédiaire et des grandes entreprises mais affaiblit les SIE et, par conséquent, le service public aux PME. Un service public « deux poids, deux mesures »…
L’intersyndicale DGFiP a dénoncé cette situation auprès des élus locaux, de la confédération des PME et de l’ordre national des experts comptables.
Dans les nombreuses actions locales et nationales de ces derniers mois, la bataille des idées et de la défense du service public penche en notre faveur : les élus locaux et une partie croissante de la population a compris ce qui se tramait. Notre action pour un service public technicien et de proximité est légitime et comprise.
Nous exigeons l’abandon du projet « un SIE par département tout au plus », le maintien et la consolidation d’un réseau de SIE de plein exercice digne de ce nom, une organisation du travail plus fluide et des moyens permettant d’assurer correctement les missions.
Enfin, avec la réforme de la fonction publique et des règles de gestion à la DGFiP, les agent.es risquent de perdre de nombreux droits : nous exigeons des règles de gestion collectives claires et équitables qui évitent toute forme d’arbitraire, de mobilité subie et de flexibilité.
Les agent.es des SIE ont toujours su rester mobilisés et massivement impliqués dans la défense du service public et de la justice fiscale. Il faut leur en donner les moyens, vite ! |
Contre « leur » plan, pour les droits des agent.es et les missions des finances publiques, participez massivement aux actions nationales de l’intersyndicale DGFiP :
- exprimez vous à l’occasion de la votation nationale,
- soyez massivement en grève le 14 novembre et à la manifestation nationale à Paris !